Un matin d’avril, Félix Radu nous accueille chaleureusement dans son appartement parisien. L’artiste se tient prêt à partager son univers intime et ses histoires. La journée promet d’être riche en découvertes, révélant les multiples facettes de cet homme à la fois poète et philosophe, entre confidences personnelles et moments de partage sincère.
Notre trajet depuis la Belgique s’était déroulé sans encombre, nous déposant devant l’appartement de l’artiste avec une ponctualité presque inattendue, un matin d’avril.
Félix nous attendait, émergé d’une nuit raccourcie par les caprices d’une télé-réalité partagée par amour.
« J’ai passé la nuit chez ma copine. Elle m’a un peu obligé à regarder la première de Secret Story. Elle ne m’avait pas dit que l’émission commençait à… 23h30 ! » Sa voix, empreinte de la fatigue de celui qui sacrifie le sommeil par amour, résonnait dans l’air matinal.
Le matériel de tournage déchargé, les premiers instants furent consacrés aux retrouvailles. Notre première rencontre avec Félix il y a quelques mois avait été un prélude, une esquisse rapide lors d’un shooting à Bruxelles. Et puis, quelques semaines plus tard, Félix nous faisait la gentillesse de nous inviter à la dernière de son seul en scène « Les mots s’improsent », qu’il jouait au théâtre de Namur, sa ville natale, après plus de 10 ans de tournée.
Aujourd’hui, dans l’intimité de son foyer, il se tenait devant nous, dépourvu de toute prétention, son authenticité faisant écho à la justesse des mots qu’il tisse.
Midi approchant, la cantine de quartier, à quelques pas de là, devint le théâtre d’anecdotes plus personnelles : notamment la révélation récente de son spectre autistique – une nouvelle facette de son génie complexe dévoilée.
« Quand je suis dans mon appart, j’emprunte toujours les mêmes trajets, j’ai aussi du mal à tenir le regard de mon interlocuteur », partageait-il, sans trace d’auto-apitoiement.
«Quand je suis dans mon appart, j’emprunte toujours les mêmes trajets, j’ai aussi du mal à tenir le regard de mon interlocuteur»
« C’est simple, on est copain, non ? » répondait-il à la question de son consentement à notre interview, avec la spontanéité de l’amitié qui ne se questionne pas.
De retour dans l’intimité de son domicile, Félix nous invitait à découvrir ses objets fétiches, chacun narrateur silencieux de ses exploits et passions.
«Il y a quelques mois, j’ai narré des podcasts érotiques pour Marc Dorcel…et puis, j’en ai même écrit un!»
Encadré au mur, un maillot du Marathon des sables teinté de la couleur ocre du sable du Sahara.
«J’avais envie de me sentir vivant, alors j’ai voulu relever ce défi sportif»
En son centre, un visuel bien connu. Celui de la fondation « Le Petit Prince » (NDLR : Félix est ambassadeur de cette fondation depuis quelques années) qui vise à réaliser les rêves d’enfants grandement malades.
Plus loin, un nœud papillon ayant jadis ornementé le cou du grand Raymond Devos, témoin de ses inspirations littéraires et offert par un fan lors de l’une de ses représentations.
Et là, son livre de chevet par excellence, un recueil de De Musset, usé jusqu’à la moëlle tellement Félix le feuillette régulièrement. La couverture a d’ailleurs disparue.
Le temps de faire les derniers réglages avant l’interview, je pose une dernière question à Félix.
– «Que fais-tu dans les prochains jours ?»
– «Demain, je prends un verre avec un membre de l’équipe de Marc Dorcel» me répond-t-il naturellement.
Je suis à la fois surpris et quelque peu hilare. Félix nous explique alors.
– «Il y a quelques mois, j’ai narré des podcasts érotiques pour Marc Dorcel…et puis, j’en ai même écrit un ! » « C’était un exercice très intéressant, conclut-il ! Ce sont devenus de vrais amis».
L’interview démarrait, révélant un Félix Radu sans artifices, généreux dans ses mots comme dans son être. Il parlait de son amour et du respect pour sa mère, elle qui a tout donné pour le voir réussir, de l’amour des mots, de ses difficultés à devoir parfois, gérer les excès de quelques fans. Il évoquera aussi son admiration pour la vie elle-même avec une analyse puissante.
Félix n’est pas qu’un amoureux des mots. Il est aussi un amoureux de la vie, des gens, et du chemin qui s’étend devant lui, pavé de notes, d’encre, et d’espoirs. Ce jour là, Félix n’en est pas conscient, mais chacun de ses mots, de ses notes, est un cadeau qu’il nous offre.
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